Nicholas Georgescu-Roegen, 1971

       

                

   

La Décroissance : entropie, écologie, économie

 

 

 

http://pdf.lu/xk7o

 

Né en 1906 à Constanta et mort en 1994 à Nashville (tennesse).Mathématicien roumain, spécialisé en théorie des probabilités et statistique mathématique à Paris (Sorbonne et Institut Henri-Poincaré) et à Londres (aoprès de Karl Pearson), Geurgescu-Roegen est devenu un économiste grâce à sa rencontre avec Joseph Schumpeter à Harvard en 1934-1936. Fuyant le nouveau régime communiste, il s'exila avec sa femme en 1948 aux États-Unis, à Harvard puis à Nashville, à l'Université Vanderbilt, où il fit une brillante carrière académique. Après un certain nombre de contributions hétérodoxes dans le cadre de l'économie néoclassique, il devint un hérétique en reformulant - notamment dans son maître-livre The Entropy Law and the Economic Process (Harvard Uniniversity Press, 1971)- les fondements de l'économie analytique, institutionnelle et évolutive. Sa révolution épistémologique et ontologique, réconciliant l'analyse du processus économique avec la biologie de l'évolution, qui inclut l'espèce humaine, les lois de la thermodynamique (soulignant les aspects bioéconomiques de l'entropie) et le carastère fini de l'environnement planétaire, n'est pas complètement passée inaperçue dans les années 1970 (surtout après le choc pétrolier de 1973), mais l'establishment politico-économique a préféré l'ignorer. Devant ce déni d'interlocution, Georgescu-Roegen a fini pa devenir un véritable "dissident de l'Occident". Père de la bioéconomie (terme qu'il introduit vers 1974), il a été l'instigateur et le principal théoricien de l'introduction de la loi de l'entropie dans le débat "économie et écologie". Ses travaux l'amènent à considérer la décroissance de l'économie mondiale, à commencer par les nations plus riches, comme inévitable au regard des limites imposées par l'environnement global et des lois de la physique. Il se démarque ainsi du mythe de l'état stable défendu par H.E. Daly (son ancien étudiant) et le Rapport Meadows de 1972. Il est un des rares philosophes de l'économie à avoir insisté sur la finalité "psychique" de l'activité bioéconomique, qui serait selon lui "la joie de vivre" (the enjoyment of life).

 

Jacques Grinevald